Originaire lui-même d’une île, et instruit des problèmes insulaires, le conférencier a été tenté par une mission chirurgicale à Anjouan, l’une des quatre îles de cet archipel des Comores, dans l’océan Indien, qui a fait partie de l’empire colonial français, mais dont le destin a été bien différent de celui des Antilles françaises. Tout en poursuivant sa mission chirurgicale, il ne pouvait s’empêcher de comparer ces deux archipels, en notant leurs analogies, climatiques, tropicales, mais surtout leur dissemblances, géographiques, ethniques, historiques et religieuses.
D’une superficie totale de 2171 Km² Mayotte, Anjouan, Moheli et la grande Comore sont situées au nord-ouest de Madagascar, dans l’hémisphère sud.
Métis des Arabes et des Perses venus au XIIème siècle, et des originaires de la côte orientale de l’Afrique, les habitants d’Anjouan sont en majorité Musulmans.
Mayotte, île de 374 km², a été la première à réclamer la protection de la France de Louis-Philippe dès 1841, les « sultans batailleurs » des quatre îles étant en conflit permanent. Les trois autres îles rejoindront ce protectorat français en 1886, l’archipel devenant colonies françaises en 1912, puis territoire français d’Outre-Mer en 1958.
C’est en 1975 que les trois îles proclament leur indépendance et formeront la République Fédérale Islamique des Comores, Mayotte refusant alors de se séparer de la France.
Quant à Anjouan, île de 425 km², elle va se détacher de la République Fédérale des Comores en 1977 et s’ériger en « République d’Anjouan », indépendante, non reconnue toutefois par l’ONU et l’OUA (Organisation de l’Unité Africaine). Les conséquences économiques de cette double sécession seront sévères pour cette petite île, poussant les Anjouanais à émigrer vers Mayotte, à la recherche de travail et de meilleures conditions de vies, pour ceux qui ne se seraient pas noyés lors de traversées périlleuses !
Le député de Mayotte qui participait à cette rencontre, a insisté sur les très lourds effets de cet émigration anjouanaise massive, clandestine, mal contrôlée et compromettant les propres efforts de développement de Mayotte.
Ce sont donc deux parcours avec la France bien différents qu’ont connus les Antilles et les Comores, devait conclure le conférencier.
L’exposé a suscité dans la discussion beaucoup de questions et beaucoup de curiosité.
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