Dîner-causerie du 31 janvier 2008 au siège du CASODOM. Le sujet a suscité beaucoup d’intérêt si on en juge par le nombre des réservations.
Quant à la qualité de la conférence, elle a été de grande classe et unanimement appréciée.
Les développements du conférencier étaient les suivants :
Les Antilles françaises sont des sociétés pluriculturelles, un creuset multiethnique, qui ne pratique pas de discriminations sociologiques ou politiques vis-à-vis des minorités. Cela n’empêche pas que certaines communautés aient une vie culturelle très forte, qui les distingue des autres composantes de la société. Cette spécificité est vécue par tous comme un enrichissement et non pas comme la source d’une difficulté. Tel est le cas de la communauté indienne, qui s’est constituée dans les petites Antilles après l’abolition de l’esclavage.
Aujourd’hui, les antillais d’origine indienne ne semblent faire l’objet d’aucune discrimination ni d’un traitement sociologique particulier. Certains d’entre eux occupent des postes de responsabilité, dans l’entreprise ou l’administration. Mais cela n’a pas toujours été le cas. Juste après l’abolition de l’esclavage, l’apport de populations d’origine indienne modifie le profil démographique et sociologique des petites Antilles. Il n’est pas toujours bien vu par les affranchis et il constitue une forte concurrence sur le marché de la main d’œuvre. Les nouveaux arrivants apportent leur culture, leur religion et leur mode de vie. Bien longtemps après l’abolition, les indiens des Antilles françaises sont demeurés dans la situation d’un groupe minoritaire et socialement infériorisé. Ils connaissent des problèmes de santé spécifiques. Il n’est pas rare qu’ils soient méprisés par les autres composantes de la population antillaise, sous l’appellation générique de « coolie ».
Autant le discours sur l’émancipation des noirs a pu trouver des défenseurs dans toutes les couches de la société, aux Antilles comme à Paris, autant la défense des droits des indiens n’a pas suscité de débats importants. Aujourd’hui, sur le plan scientifique, il est possible de retracer ce cheminement de la communauté indienne vers l’égalité de droits et de statut, tout au long de l’histoire récente de la Martinique.
Les développements se sont déroulés suivant le plan suivant :
I. Les indiens des Antilles : infériorité statutaire d’une minorité sociologique
A. origines de l’infériorité statutaire des indiens
B. Manifestations de l’infériorité statutaire
C. Conséquences de l’infériorité statutaire
II. Les indiens des Antilles : émancipation statutaire d’un groupe socialement intégré
A. Causes de l’émancipation
B. Cadre de l’intégration sociale
La conférence a été suivie d’un large débat au cours duquel il est apparu que beaucoup des participants ont une excellente connaissance du sujet. Ce qui a permis d’assister à une discussion courtoise, mais vive et riche.
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